J'ai vu cette oeuvre au cinéma, en cassette VHS, en DVD. Quand on aime, on
ne compte pas; j'investis dans le Blu-ray,le dépose dans le lecteur et me dis: " Je regarde cinq minutes pour voir si c'est vraiment mieux et je le garde pour une soirée ..."
Et, je l'ai revu en entier.
Les années ont passé, la vie a bougé, mais Fonda, Bronson, Cardinale, Elam, Strodde, Battaglia, Stander, Ferzetti, jusqu'au moindre petit rôle contenu dans ce western, sont plus vivants sur la pellicule que les agités qui nous proposent un monde sans couleurs, sans objectifs, sans morale, où cette race si ancienne qu'était celle des hommes ne se voit plus que sur écrans...
Et, pour la trentième fois, peut être, je regarde de nouveau ce film, sur la télé. Je réalise qu'après la longue introduction, quand Claudia Cardinale descend à la gare, on observe à travers une fenètre ouverte son accueil et sa discussion avec l'homme des chemins de fer. Puis, la caméra s'élève, on découvre l'espace au delà du toit: le nouveau territoire de Jill, son avenir proche. De même, avant la fin, la caméra reprend ce mouvement avec plus d'ampleur et l'on voit la construction de la ligne, Jill porter de l'eau aux ouvriers et l'Avenir de l'Amérique s'ouvrir. Le film se déroule entre ces deux portes, ces deux séquences. Génial.
Arte le repasse encore, je décide de m'y replonger. Comme au bon vieux temps, où, comme je l'expliquais ailleurs, j'avais la chance de voir ce film sur écran géant au Grand Rex en fumant mon cigare, sauf qu'aujourd'hui, c'est chez moi, mais toujours avec un barreau de chaise durant tout le long de l'histoire, on ne se refait pas. Je remarque encore un hommage aux Français: lorsque Jill débarque, son cocher lui fait traverser une partie du chemin de fer en construction, peste contre les "envahisseurs" et enjoint à Lafayette, son cheval, de foncer sans se soucier de personne, en hurlant "Lafayette nous voila"! Je note aussi la subtilité de la scène, toute simple en apparence, où Jill, après la destruction de sa famille, se délasse sur le grand lit, elle qui en à tant fréquenté d'autres, et pas forcément par plaisir, hors, le ciel de ce dernier, en dentelle noire, masque son visage tel une voilette de deuil; la caméra descend vers elle et l'accord entre l'image, le chagrin récent, les sentiments, est complet.
Pourquoi ne jamais me lasser de ce chef d'oeuvre ? Pour toutes ces raisons et bien d'autres. Il en est ainsi pour tout ce qui parle au-delà de toutes et tous, du travail réussi qu'on apprécie à travers le temps et les âges. Ainsi ne cesse t'on de redécouvrir l'Odyssée ou Oliver Twist, Pink Floyd, Elvis Presley, Proust. Ma madeleine, c'est "Il était une fois dans l'Ouest".
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Daniel 17/01/2017 22:36
valcogne.over-blog.com 18/01/2017 08:41